mardi 18 août 2015

Dans la région de Franceville

Grâce au voyage d'étude réalisé en fin d'année académique avec les stagiaires de la 6° promotion, j'ai pu me rendre à Franceville, chef-lieu de la province du Haut-Ogooué.

A cette occasion, j'ai découvert deux lieux incontournables de cette grande région du sud-est gabonais, le pont de lianes qui permet de franchir l'Ogooué  et les chutes de Poubara situées en amont de ce pont.

Ce pont entièrement construit à la main est constitué de plus de 2400 lianes et mesure environ 60 mètres de long.


mardi 11 août 2015

Danses africaines !

Danseuses !

Où que l'on soit sur Terre, la danse rythme le quotidien de nombreuses peuplades et sert souvent de support à la pratique de cérémonies ou de rituels. le Gabon est ainsi la contrée du Bwiti.


Arc en bouche !
Depuis notre arrivée dans ce pays nous avons eu l'occasion d'assister à un spectacle de danses africaines mais les conditions étaient médiocres. Une nouvelle opportunité s'est présentée et cette fois la magie fut au rendez-vous.

Joueurs de tam-tam
Le lieu se situe à environ 15 km de Libreville. Cependant avant d'atteindre le site il faut parcourir de nuit 5 km de piste particulièrement abîmée, infranchissable en forte saison des pluies. J'aurai du amener mon GPS car c'est un véritable dédale et nous comprenons pourquoi une personne de la troupe est venue nous ouvrir le parcours.

Le spectacle commence dès le parking improvisé au sommet d'une petite colline. Vêtu d'un pagne et couvert de peinture rouge et blanche un homme nous escorte jusqu'au point de rassemblement des invités, nous guidant sur un sentier délimité grâce à des torches de résine d'okoumé plantées dans le sol.

L'odeur caractéristique et la fumée nous plongent déjà dans l'atmosphère mystique de ce genre de cérémonie.
Début de la cérémonie !

Rite initiatique, le Bwiti, est normalement réservé aux hommes et les "initiés" considérés comme des "Maîtres" sont les seuls gardiens du mystère de la connaissance visuelle de l'Au-delà.



Ce rite est centré sur la consommation d'une plante, l'Iboga, sous le contrôle d'une "Mère", vieil initié, qui veille au bon déroulement de la cérémonie. Pendant plusieurs heures, le futur "initié" va être interrogé par les "Anciens", seuls juges de la valeur des descriptions. Pouvant durer plusieurs jours, cette initiation vise à faire remonter le futur initié à l'origine des temps, en revivant les souvenirs des générations qui l'ont précédé.

Jeunes danseurs !
Avant de revenir aux danses, un petit mot sur l'Iboga. C'est véritablement l'arbre mystérieux qui se dresse au coeur des traditions spirituelles du Gabon. On utilise l'écorce des racines réduite en poudre qui peut être mangée directement ou mélangée à de l'eau. Une fois ingéré, l'Iboga vous entraîne dans un long voyage dans le passé plein d'hallucinations multisensorielles.
Verre bio !



Notre soirée va durer plus de quatre heures et nous allons assister à un spectacle décomposé en 3 parties. Des danses effectuées en extérieur, un repas servi dans le temple où le futur initié est questionné et une 2ème séance de danses au sein de ce même temple.

Poulet, riz, choux et bananes !

Nous prenons place dans des gradins taillés à même la colline et au coeur de cette nuit noire le Ngonga, véritable maître de cérémonie lance la soirée. Chaque geste, chaque parole correspond à un rituel qui doit permettre la communion avec les esprits. Muni d'une torche en résine d'okoumé il marque le terrain sur lequel va ensuite évoluer le reste de la troupe composée d'une quinzaine d'hommes et de femmes.

Ensuite, selon un ordre bien établi chaque danseur va tour à tour s'avancer au milieu de ce théâtre et se lancer dans un florilège de danses et d'acrobaties. Le rythme est donné par les chants de l'assistance et par les tam-tam  à la peau tendue près du feu qui délivrent des battements lancinants à une cadence effrénée.
Nganga, le sorcier

Revenons un peu sur notre sorcier, le Nganga. Il porte un bandeau de tête formé de multiples coquillages (porcelaine) qui retient une plume d'aigle noire et blanche et une plume rouge de perroquet, lui conférant ainsi les pouvoirs respectifs de ces volatiles. Ainsi la vue perçante de l'aigle lui permet de distinguer le détail au milieu de la confusion, de voir à travers les esprits tandis que le perroquet lui donne le pouvoir de révéler et de communiquer. Le Nganga porte aussi sur son dos une peau de panthère, animal sauvage et indompté.

A force de danses, le sorcier va peu à peu maîtriser sa puissance puis l'absorber assurant ainsi la fusion de l'homme et de l'animal.
Harpe à 8 cordes !


En dehors des tam-tam qui vont résonner quasiment en continue 2 autres instruments sont utilisés. Le Mongongo, sorte d'arc dont la corde est une liane, mise en bouche cette dernière murmure comme un gémissement de la naissance ouvrant ainsi la cérémonie. Il y a aussi la harpe à 8 cordes appelée Ngoma dont les sonorités douces symbolisent la voix de Dieu. Nous allons les apprécier pendant le temps du repas qui nous est servi dans le temple où se déroulera la 2° partie de soirée.
Danseuse !

Les tam-tam résonnent à nouveau donnant le signal à la troupe qui reprend ces danses endiablées.

Après les tenues sobres faites de pagnes en raphia lors des premières danses désormais les tenues sont très colorées mais les peintures noires et rouges  continuent de recouvrir les visages et les corps.
Danseuse !

Chaque membre de la troupe va s'élancer tout à tour et les mouvements sont de plus en plus virevoltants. L'esthétisme est partout présent et l'association de cette musique saccadée à des chorégraphies tourbillonnantes finit par nous envoûter. 


L'esprit de la forêt !

La présentation va bientôt se terminer lorsque nous percevons un changement de cadence des tam-tam et les danseurs semblent attirer par un événement extérieur : c'est l'arrivée de Moukoukwé ou Okouyi, sous la forme d'un danseur vêtu entièrement d'un costume de raphia et portant un masque multicolore, il vient délivrer le message de l'esprit de la forêt aux hommes.
Danseuse !

Portrait !

Encore quelques minutes de danses tourbillonnantes puis chaque membre de la troupe quitte ce temple selon un ordre et une chorégraphie bien établi. C'est aussi le signal de notre départ la tête emplit de musiques et d'images colorées. C'est fût une très belle expérience  et nous avons touché du doigt l'un des rites les plus emblématiques du Gabon.