dimanche 20 novembre 2016

De La Lékédi à Léconi

2 novembre 2016.
Hôtel Impala !
Encore une bonne nuit de passée et après un agréable petit-déjeuner il est temps de prendre la route car aujourd'hui nous allons parcourir près de 200 km plein Est pour rejoindre le parc de Léconi.


Rendre les clés ?
Tout le monde est en forme et les péripéties de la veille n'ont pas entamé le moral de la troupe. Après quelques inévitables palabres (petit problème de compréhension au sujet de la location des véhicules) nous embarquons et reprenons la piste en sens inverse pour retourner à Moanda et ainsi rejoindre la nationale 3 qui nous mènera vers Franceville.

Au coeur de Moanda !
Nous faisons une halte à l'auberge du Mont Moanda pour y récupérer les sandwiches et autres boissons nécessaires à notre pique-nique. Bien sûr, tout n'étant pas disponible, nous allons aussi nous arrêter au Cékado de Moanda pour s'y approvisionner en eau. Le voyage peut enfin commencer.

Rien à dire !
Afin de profiter de cette journée de transition nous allons visiter en chemin 2 sites particuliers, tout d'abord le "fameux" pont de lianes près des chutes de Poubara puis la rivière "Eau claire" située juste avant la ville de Léconi.

Le long du parcours le chauffeur nous arrête un instant en bord de route et pour ceux qui ont de l'imagination on découvre au creux d'un vallon la carte de l'Afrique en relief. Pas mal !

Le continent africain !
Un peu plus loin nous passons devant les installations de la chaîne Africa one, l'une des plus importante radio panafricaine située sur la commune de Moyabi.

Radio Africa one !
La nationale 3 est en bon état et nous pouvons rejoindre facilement la petite route qui doit nous mener jusqu'à la centrale hydroélectrique du barrage de Poubara l'une des trois premières du Gabon.
Cette route s'attrape une vingtaine de km avant d'arriver sur Franceville et son état n'est pas si mal si ce n'est un revêtement qui disparaît par moment au début du parcours.

Attention vache !
Le chauffeur doit être vigilant d'autant que des vaches peuvent survenir à tout moment au beau milieu de la chaussée. Le paysage est intéressant car nous avons pris de la hauteur et la forêt cède peu à peu sa place à la savane et aux champs de cannes à sucre. 

Plateaux Batéké !
D'un côté la savane et la forêt !
de l'autre la canne à sucre !
Il est 11 h 30 lorsque nous franchissons la barrière d'accès au barrage et entamons une descente pour approcher au plus près du fleuve. Nous voici au premier lieu de visite de cette journée, le pont de lianes, site "touristique" incontournable de la région de Franceville, qui permet de franchir l'Ogooué.
On approche du barrage !

Rassemblement !
S'il n'est pas très impressionnant au premier abord, en revanche cela devient intéressant dès que l'on met les pieds dessus. De loin c'est une structure dense et rigide, de près c'est un tressage souple et plutôt aéré voire troué par endroit. Quoiqu'il en soit la troupe franchit l'obstacle en passant un par un à cause du poids et j'imagine que certains ont fredonné "Ta  Tata Taaaaaaaaa !  Ta Tataaaaaaaa ! (désolé pour ce qui n'ont pas le son, c'est l'air des aventuriers de l'arche perdue).
Plutôt détendue !
Les chutes vues du pont de lianes !

C'est à ce moment là que l'une de mes chaussures de randonnée décide de m'abandonner lâchement en voulant se séparer de sa semelle de vibram qui pourtant la protégeait. Qu'à cela ne tienne ! un morceau de ficelle et hop ! c'est reparti mais pour combien de temps ?
Réparation de fortune !


Après cette première épreuve digne de Koh-Lanta, enfin presque, notre guide nous emmène maintenant vers l'amont du fleuve et après 15 min de petite randonnée forestière nous entendons un grondement sourd qui s'amplifie progressivement. Encore une descente, un dernier virage et nous apercevons devant nous les chutes de Poubara.
Rando forestière !
Les chutes de Poubara !

Aux chutes de Poubara !
Même si elles ne sont très hautes elles restent néanmoins impressionnantes  et le débit du moment suffit à créer un nuage de vapeur qui nous humidifie ainsi que nos appareils photos.

Il faut rebrousser chemin puis le guide nous dirige en aval du pont et nous nous retrouvons alors sur une belle petite plage au bord du fleuve qui s'écoule puissamment. Il fait chaud et la fraîcheur de l'eau nous permet ensuite de reprendre notre balade avec enthousiasme.

Petite plage au bord de l'Ogooué !

L'Ogooué tumultueuse !
Encore un effort et nous rejoignons le pont qu'il nous faut franchir à nouveau. Construit pour la première fois en 1915, cet ouvrage est entièrement refait annuellement à partir de lianes et de troncs d'arbres soigneusement choisis dans la forêt. On y accède par des échelles rudimentaires et il fait environ 50 m de long. Attention il y a un droit de péage, un droit par appareil photo et pour le guide si vous en prenez un.
Accès au pont de lianes !

Il est 13 h 30 et les chauffeurs décident de reprendre tout de suite la route pour chercher un coin pique-nique. Si on "aurait" su !

Il est 16 h lorsque enfin on va s'arrêter. Eh oui, ici il n'y a pas d'aire d'autoroute, pas d'auberge le long du chemin et comme on voulait de l'ombre...

Retour en arrière.

Arrivée sur Franceville !
Il est donc 13 h 30 et nous n'avons pas d'autre choix que de revenir encore sur nos pas pour rejoindre la nationale 3. Nous arrivons bientôt sur Franceville que nous traversons assez rapidement et après une halte pour prendre de l'essence nous filons plein Est. La route s'est encore élevée et nous sommes maintenant sur les plateaux Batéké. Moins de forêt mais de la savane à perte de vue et de temps en temps des champs de manioc reconnaissables de loin à cette période de l'année grâce à la couleur brun foncé de leurs sillons rectilignes qui tranche sur le vert de la végétation principale.
Champs de manioc !
Apparaissent également nos premières termitières géantes que nous aurons l'occasion de voir en nombre demain dans le parc de Léconi.

Termitière géante !
A droite toute !
Bientôt nous traversons Bongoville avec son cimetière familiale, son stade de football, son hôtel de luxe construit pour la coupe d'Afrique des nations 2012 et ses villas pour fonctionnaires bien alignées (les villas). Et enfin à la sortie de la ville nous trouvons notre bosquet d'arbres qui nous donnera assez d'ombre pour manger à l'abri du soleil qui donne encore.
Cimetière de la famille Bongo !
Trente minutes plus tard, après un riche déjeuner (boeuf, poulet, saucisses, allocos, frites, riz et légumes) nous reprenons notre pérégrination pour atteindre rapidement la rivière "eaux claires" qui mérite particulièrement bien son nom. Elle se situe juste avant l'entrée de la ville de Léconi et est le lieu privilégié pour la baignade, le lavage du corps, du linge et de la vaisselle.

Tout le monde à l'eau !
Lors de mon dernier passage des enfants s'amusaient même à sauter de la rambarde du pont en exécutant des figures à faire pâlir un gymnaste mais aujourd'hui ce n'est pas possible car le niveau de l'eau est trop bas.
L' Eau Claire !

Après cette halte rafraîchissante nous entrons dans Léconi et partons à la recherche de notre hôtel. Cela ne devrait pas être trop compliqué vu la taille de ce village. Renseignements pris on a été un peu trop loin , demi-tour et au bout de 2 min on le localise juste à côté du magnifique cinéma des plateaux fermé en 1985. Bienvenus à l'hôtel Léconi !

Cinéma des plateaux Batéké !
Nous ne sommes pas mécontents d'être enfin arrivés et nous aspirons tous à une douche bien méritée. Si le temps de parcours fut assez long c'est que nous avions oublié de prendre en compte la dizaine de check-points que nous avons du franchir.

Nous avançons dans ce qui ressemble à une résidence hôtelière qui se serait figée il y a 20 ans. Elle a du être fort agréable ! Peu importe ce qui compte c'est de récupérer nos 5 chambres que j'ai réservées il y a maintenant une semaine et qui contiennent tout le confort nécessaire car j'ai retenu le modèle "standing" à 25 000 FCFA. Et bien en terme de confort nous allons être servi. Le gérant nous accompagne vers ce que l'on appelle l'annexe qui correspond à la partie "luxe" de l'hôtel. Cette annexe comporte 6 chambres en tout aussi nous allons pouvoir nous y installer tous ensemble. Les portes sont ouvertes les unes après les autres et les couples pénètrent aléatoirement dans les pièces ainsi proposées. Chacun y va de son exploration et il ne faut pas longtemps pour nous retrouver tous rassemblés dans le couloir central car il y a quelques petits soucis !

Hôtel Léconi
Tout d'abord 5 chambres sur 6 ne disposent pas de l'eau chaude. Ensuite celle qui a de l'eau chaude a une climatisation assourdissante. Une seule chambre possède un réfrigérateur mais il est en panne et c'est le cas aussi de la seule télévision que nous avons repérée. Je passe bien sûr sur les différentes formes animales que nous découvrons avec délices. Il va donc falloir de nouveau palabrer. Conclusion, nous allons bénéficier du tarif à 15 000 FCFA pour nos 5 chambres et gardons la 6° pour disposer de l'eau chaude.

Nous prenons enfin possession de nos appartements et organisons la noria pour ceux qui souhaitent une douche tempérée. Tout va pour le mieux !

Cette journée encore inoubliable touche à sa fin et il faut encore penser à se restaurer même si nous n'avons pas trop faim aussi nous rejoignons un établissement sorti de terre début août donc tout neuf et qui est tenu par un certain M. Paul que j'avais eu au téléphone lors de l'organisation de ce séjour. Entre parenthèses je croyais qu'il s'occupait aussi de l'hôtel mais en fait il a servi d'intermédiaire ce qui explique peut-être notre accueil pour le moins pittoresque. Bref nous pénétrons dans un restaurant avec tables rondes, nappes blanches, bouquets de fleurs, salle de détente pour prendre un apéritif et fumer un cigare, bar et zone pour petits-déjeuners. 3 étoiles quoi !

Enfin à table !
Notre hôte nous accueille très (trop ?) chaleureusement et nous présente son établissement avec force détails. Bon enfin on atteint la table et après avoir avalé un repas frugal (au grand dam de M. Paul) on rejoint notre palace pour une nuit bien méritée car demain levée à 7 h  pour pouvoir partir à la bonne heure en safari.

Encore une très bonne journée  dans la région du Haut-Ogooué !

dimanche 13 novembre 2016

De Moanda au parc de la Lékédi

Jour de la Toussaint 2016.

Parc de la Lékédi !
Après ce voyage en train de nuit relativement confortable, nous sommes désormais pris en charge par la société SODEPAL qui gère le parc privé de la Lékédi.

Industrie du manganèse !

transport du manganèse depuis la mine !










Dès la sortie de la gare nous passons devant les installations industrielles d'extraction du manganèse car nous sommes ici au cœur de la région minière de Moanda. Découvert en 1951, le gisement est exploité depuis 1962.

Pendant trente années le manganèse sera transporté grâce à un téléphérique de plus de 70 km qui reliait alors Moanda à Mbinda en république du Congo d'où il rejoignait ensuite  le port de Pointe Noire en train. La construction du Transgabonais permet désormais au Gabon d'être totalement autonome.
L'auberge du Mont Moanda !
Moanda - fontaine publique !

Après environ 15 km nous arrivons au centre de Moanda et quittons la nationale 3 pour nous diriger sud-ouest vers la ville de Bakoumba où se situe notre site d'accueil pour les visites.




Il nous reste 50 km à faire dont une bonne vingtaine de piste en latérite aussi nos chauffeurs nous proposent une petite halte technique juste à la sortie de la ville dans une petite auberge sise au pied du mont Moanda. C'est une escale bien agréable et elle sera l'occasion de prendre en photo de très nombreuses variétés de papillons.

Papillon !
Nous reprenons la route et nous retrouvons un paysage de forêt tropicale dont la luxuriance est mise en valeur sous l'effet de la pluie. La route goudronnée fait bientôt place à la latérite et après les belles lignes droites du début de parcours nous faisons maintenant de la montagne russe. Nous apercevons bientôt le panneau de la SODEPAL qui indique l'entrée du parc mais il nous reste encore 8 km à parcourir.
Entrée du parc !

Eglise de Bakoumba !

Maquis !
8 h 30. Enfin nous arrivons à Bakoumba et après avoir rapidement pris possession de nos chambres nous investissons la salle à manger extérieure pour prendre un réconfortant petit-déjeuner.
Petit-déjeuner de bienvenue !




Prêt pour un plongeon ?
La structure d'accueil est plutôt pas mal mais comme souvent le manque d'entretien est flagrant et on se met à imaginer combien le site devait être agréable quelques années auparavant. Piscine, cours de tennis, jeux pour enfants et même un vivarium ont eu leurs temps de gloire mais ça c'était avant...

Hotel Impala !
On n'est pas là pour le farniente et il est déjà 10 h quand nous embarquons en 4 X 4 pour les premières visites de la matinée. Nous sommes 8 à monter à l'arrière du pick-up et il n'y a que 6 places assises de prévues, qu'à cela ne tienne, deux fauteuils en osier sont immédiatement apportés et dorénavant je vais être au plus prêt du spectacle "confortablement" assis au ras de la caisse. Au programme un petit safari et le pont des chimpanzés.

Départ en safari !

Autrefois traversé par le fameux téléphérique, le parc est un bel exemple de reconversion de site industriel. Entièrement fermé il fait environ 14 000 hectares et est composé de modules que nous rejoignons par des pistes et des barrières fermées que nous devons franchir les unes après les autres. Il y a même des zones protégées par des clôtures électrifiées, on se demande bien pourquoi ? Au cœur du parc est même en train de se construire un ensemble de bâtiments destiné à la mise en oeuvre d'un projet de formation d'éco-gardes.
Accès aux modules !
Il faut aussi savoir qu'une activité de pisciculture a été mise en oeuvre et que le parc produit ainsi du Tilapia grâce à des étangs en nombre et à une température élevée toute l'année.

Elevage de tilapias !
La début du circuit se déroule tranquillement et les premiers animaux à apparaître devant nous sont des impalas, antilopes non autochtones importées de Namibie;  nous pouvons les approcher facilement et manifestement notre présence n'a pas l'air de les déranger. Nous poursuivons la visite et notre chauffeur nous emmène cette fois près des buffles qui ne nous manifestent que peu d'intérêt, tant mieux cela permet d'être au plus près d'eux et de profiter d'un spectacle vivant dont nous ne nous lassons jamais.
Impalas !

Buffles !

Même pas gêné !
Enfin derniers animaux à apercevoir, des potamochères, mais là c'est une grosse déception car les pauvres sont encagés. Bien sûr l'enclos semble suffisant mais quel dommage ! Nous aurions préféré les voir en liberté même s'ils devaient être plus loin de nous.
Potamochères enfermés !
Et maintenant le clou du spectacle de la matinée, le fameux pont métallique au dessus de la canopée qui doit nous permettre de voir les chimpanzés dans leur milieu naturel. Et pour les voir dans leur milieu naturel et bien on va très bien les voir !

On aurait du se méfier !

365 m de pont en métal !
Construit avec les câbles de l'ancien téléphérique, c'est le plus grand pont suspendu du Gabon, Long de 365 m, il passe au-dessus de la vallée de la rivière Mouila qu'il surplombe de 30 m en son point le plus haut.
Jusqu'ici tout va bien !
Nous pénétrons tout d'abord dans le premier enclos fermé qui permet d'accéder à la structure métallique puis en colonne nous accédons à cette majestueuse passerelle que nous allons emprunter, le guide nous récupérant à son extrémité opposée. Nous avançons d'une dizaine de mètres et le pont s'élève progressivement par rapport au sol lorsque nous passons au-dessus de la clôture qui permet de garder les primates dans leur zone protégée. Les chimpanzés sont d'ailleurs rassemblés près de ce grillage car les éco-gardes leur ont apporté des bananes qu'ils dévorent avec appétit. De la sorte nous sommes juste à leur verticale, 2 à 3 mètres au-dessus et nous pouvons alors les photographier en toute tranquillité. 
Pique-nique en famille !

Chimpanzé tranquille !
Chimpanzé gourmand !

Y-a un problème ?
il va y avoir un problème !
Pour une raison que j'ignore toujours, il y a néanmoins un mâle grisonnant, nommé Tarzan, qui s'agite particulièrement en vociférant et en tapant le sol avec un bâton. Du haut de notre perchoir, la scène est cocasse et ferait presque rire jusqu'à ce que l'individu mal luné prenne son élan et... réussisse à s'accrocher à la passerelle. Inutile de dire que personne ne rit plus car, toujours en criant, le primate bondit avec une aisance déconcertante pour se retrouver en une fraction de seconde au milieu du groupe sur le pont. Affolement compréhensif, petit mouvement de panique et pendant ce temps le chimpanzé toujours énervé évolue parmi nous, nous évite avec adresse et finit par se calmer.


Mais il est où ?

Le groupe est désormais séparé en deux et je me retrouve à devoir rebrousser chemin avec Yannie tandis que les autres membres poursuivent la traversée en se demandant si le singe ne va pas revenir vers eux. Le primate semble calmé et "joue" un peu avec nous en revenant dans le dos de Yannie qui me fait face à environ 5 m. Une fois de plus il l'évite sans effort en s'agrippant au bord du pont pour se retrouver alors face à moi. Je décide de lui tourner le dos et il passe également à côté de moi sans me toucher. Il est très "joueur" car il me fait de nouveau face. Je me retourne encore une fois et rejoins Yannie qui fait alors aussi demi-tour. C'est ainsi que nous reprenons le chemin du retour et je ne me doute pas encore que le singe nous suit tranquillement avant de sauter du pont pour nous doubler en marchant sur la terre ferme et rejoindre la sortie du parc car la porte est entrouverte et il a du la repérer.

Vers la liberté !
Pour le chimpanzé, c'est la voie vers la liberté qui s'offre à lui aussi d'un mouvement d'une grande violence il ouvre le portail métallique qu'il claque contre la clôture et sort de la zone protégée, à lui les grands espaces de la forêt tropicale. Mais il n'en a pas encore fini car la vue du pick-up garé juste devant la porte a le don de le remettre en colère et il se jette sur le plateau arrière sur lequel il tente d'arracher les sièges, pauvres fauteuils en osier ! il en projette un à terre et s'enfuit avec le deuxième non sans avoir également chapardé le chapeau et le gilet de Yannie restés à l'arrière du véhicule. Heureusement que le guide a eu la présence d'esprit de mettre à l'abri nos sacs dans la cabine !

Nous profitons de la fuite du chimpanzé qui s'est éloigné d'une cinquantaine de mètres pour rejoindre le 4 x 4 et nous y enfermer. Un éco-garde appelé à la rescousse parvient à calmer notre Tarzan mais c'est insuffisant pour le convaincre de rentrer dans son enclos, il laisse sur place fauteuil en osier, chapeau et gilet et cette fois s'enfuit définitivement. Nous partons maintenant récupérer les autres membres du groupe.
Qu'il est long le pont !
Pendant ce temps les autres compères ont poursuivi "tranquillement" leur interminable traversée et ont pu admirer la canopée enfin peut être pas complètement tranquillement car arrivés au bout du pont nous les retrouvons très silencieux près de la porte de sortie qui est fermée à clé en attendant le guide. Ils sont donc encore dans la zone protégée et nous apercevons nettement deux chimpanzés le long de la clôture à environ cinquante mètres d'eux. Nous comprenons mieux leur attitude calme et les minutes précédant leur délivrance ont du paraître bien longues comme la traversée d'ailleurs.
Un peu de canopée !

Tout est bien qui finit bien !

Il est temps de reprendre le chemin de l'hôtel que nous atteignons vers 13 h et vous imaginez sans peine le sujet de discussion que nous allons avoir tout au long du repas. 

14 h 30. les héros reprennent la route de l'aventure et se séparent, cette fois volontairement, en 2 groupes pour des raisons de logistiques. L'un va se rendre à l'île aux gorilles et l'autre va essayer de rencontrer les mandrills. En ce qui concerne les gorilles, le projet repose sur un partenariat initié en 1987 entre le Gabon et la fondation britannique Aspinall dont l'objectif est la protection des espèces menacées. A ce propos elle a également un projet majeur au Congo voisin. Quand aux mandrills, il s'agit d'un projet avec le CNRS qui étudie cette population de primates en ayant notamment pu poser sur 3 d'entre eux des colliers émetteurs ce qui permet de les géolocaliser et de les approcher.

Géolocalisation des mandrills !
Je suis du côté des mandrills et malgré de nombreuses tentatives nous ne pourrons jamais les approcher. Il semble qu'ils soient sortis de la zone qui nous est accessible, dommage ce matin ils ont été aperçus par les autres visiteurs du parc. J'espère que l'équipe "gorilles" aura plus de chance. Il est 16 h 30 quand nous reprenons le chemin du retour et le guide nous propose de nous rendre aussi sur l'île aux gorilles car nous avons encore le temps. 
Embarquement !
Nous quittons bientôt la piste principale et descendons à travers la savane jusqu'à atteindre la lisière de la forêt, là nous partons à pieds et progressons le long d'une sente qui nous conduit plus bas au bord d'une rivière où se trouve amarrée une barque. Nous montons à bord et le guide nous approche en douceur de la zone qui abrite les grands singes. Ils s'agit d'une île crée artificiellement suite à la réalisation d'un barrage. De la sorte les gorilles disposent désormais d'un sanctuaire et comme les éco-gardes leur apportent régulièrement des compléments alimentaires, ils ne sont pas trop farouches et se laissent approcher. Nous gardons bien sûr nos distances et il est hors de question d'aborder sur leur territoire. 
Végétation luxuriante !
Il nous faut à peine cinq minutes de navigation pour apercevoir leur terrain de jeu et bientôt des bruissements de feuilles attirent notre attention. Depuis le temps que j'en rêvais, j'aperçois enfin le grand singe. Après le chimpanzé du matin, voici le géant des primates impressionnant de puissance.
Enfin le grand singe !


Gorille !

Gorille !
Nous pouvons en apercevoir trois très distinctement car notre guide a eu la bonne idée d'amener des bananes. Pendant le festin d'autres singes apparaissent mais ils devront attendre leur tour, il s'agit de Cercopithèque Cephus dit "Moustac" à cause de leur moustache blanche ou bien de Cercopithèque Nictitans ou "Clown" pour leur magnifique nez blanc. 
Le clown !
Moustac !

Nous pourrions rester des heures devant un tel spectacle mais il faut quand même penser à rentrer. En remontant le sentier le guide attire notre attention sur une carcasse de pangolin géant qu'une panthère a dévoré ce matin, rassurant !
Carcasse de pangolin géant !
Le premier groupe a aussi pu voir les gorilles et il est déjà à l'hôtel lorsque nous y parvenons à notre tour. Pour l'anecdote il a fallut déménager une famille dans un autre logement car à 18 h toujours pas d'eau et d'électricité de disponible,

Un bon dîner et tout le monde au lit de bonne heure car depuis lundi 19 h nous n'avons pas beaucoup dormi et demain nous avons une longue journée puisque nous allons rejoindre l'autre parc situé à près de 200 km. 

La nuit devrait être bonne mais les fortes émotions de ce jour vont sans doute un peu perturber le sommeil et certains vont sûrement rêver de Tarzan ou .... de Jane.