Pour
les fêtes de fin d’année nous décidons d’aller passer quelques jours sur l’île
« chocolat » autrement dit Sao Tomé et Principe. Indépendante depuis
1975, cette ancienne colonie portugaise se situe à environ 300 km à l’ouest de
Libreville soit 30 mn d’avion.
C’est
ainsi que le 22 décembre nous nous retrouvons dans un Boeing de la Ceiba
Intercontinental après seulement une heure de retard (on commence à s’habituer
à ces décalages horaires africains). Lucas, notre chauffeur pour tout le
séjour, nous accueille à l’aéroport et nous conduit à l’hôtel qui va nous
servir de camp de base, le "Praia", plage en portugais.
Nous posons les valises
et plouf ! Dans la grande piscine d’eau salée de l’hôtel. Nous y restons
tout l’après-midi en attendant de retrouver Eugénio, notre tour opérator, avec
qui nous allons organiser ce séjour. Pour le repas du soir nous envisageons de le prendre à l’extérieur
de l’hôtel en se promenant le long de la route qui mène au centre ville.
Nous
n’avons pas prévu 2 choses importantes : nous sommes sur l’Equateur donc à
18 h il fait déjà nuit et les lampadaires sont en panne et surtout nous
longeons le bord de mer et c’est l’heure pour les crabes de rejoindre la terre
ferme. Aussi au bout de 20 mn nous rebroussons chemin car entre la nuit qui nous
empêche de voir où on met les pieds et les crabes qui arrivent de tous les
côtés on préfère la tranquillité du restaurant du Praia.
Nous faisons ensuite
un petit tour dans le parc de l’hôtel et cette fois nous tombons sur les crabes
de terre qui sortent de leurs trous creusés dans la pelouse et qui se trompant de
direction atterrissent dans le fond de la piscine où ils seront ramassés
tranquillement le lendemain pour servir de repas.
23
et 24 décembre : découverte de la jungle saotoméenne
Jacques fruit ! |
Au
menu de ces 2 jours c’est randonnée forestière dans le parc national OBO qui se
situe au centre de l’île. Afin de mieux profiter du temps qui nous est donné
nous dormirons au sein du parc dans un gîte attenant le jardin botanique de
Sao-Tomé à 1145 m d’altitude.
Après
1 heure de voiture (route et piste) à travers villages et plantations de
bananes nous atteignons notre point de départ (649 m) qui se trouve en pleine
forêt après avoir récupéré notre guide, Francisco, l’un des trois gardiens
officiels du parc national. A peine débarqués que nous sommes déjà saisis par
l’odeur de la forêt et la luxuriance de la végétation.
Désormais nous allons
marcher en permanence au milieu d’un décor vert que notre guide va nous faire
découvrir petit à petit. De très gros fruits attirent notre attention, il
s’agit de « jacques fruit » en langage local, portés par le jacquier.
La piste est large et agréable et nous passons très souvent au milieu de
bambouseraies qui occupent une grande partie de l’espace à cette altitude
(environ 800 m). Elles sont très utiles pour stabiliser le terrain soumis à de
fortes précipitations et le bois sert à la fabrication de meubles.
La
faune est riche en oiseaux et l’île compte de très nombreuses espèces
endémiques. Nous allons entendre de multiples chants et voir
quelques beaux spécimens comme le Selelê ou le Truqui grâce à Francisco qui
imite parfaitement leurs vocalises et attire ainsi les volatiles au plus près.
Forêt primaire ! |
Nous allons ainsi grimper pendant plus d’une heure
pour atteindre une altitude proche de 1000 m en progressant au milieu d’une végétation incroyable. Parmi les
curiosités il y a l’Estrangulador qui n’est pas un super héros mais une espèce
de liane qui prend naissance sur un arbre quelconque à une hauteur de 5 à 10 m,
la graine originelle ayant été déposée par un oiseau, et qui pousse ensuite en direction
du sol. La multiplication de ces lianes finit par littéralement étouffer
l’arbre porteur qui se vide progressivement ne laissant à la fin qu’une
structure composée des lianes.
Jardin botanique ! |
Après
6 h de déambulation nous rejoignons notre gîte situé à 1145 m d’altitude. Il
est composé de quatre chambres de 2 personnes, dispose de l’électricité donc de
l’eau chaude quand le groupe électrogène
fonctionne et d’une petite cuisine équipée d’un feu marchant au pétrole.
Romantique ! |
Comme
vous le voyez sur la photo, le groupe électrogène n’a pas fonctionné et nous
avons donc mangé à la bougie, très romantique ! J’oubliai, la douche fut
froide bien sûr !
Après
une bonne nuit passée à entendre des grillons faire la sérénade jusqu’à 3 heure
du matin et avoir eu bien froid ce à quoi nous ne nous attendions pas du tout,
nous avons apprécié un café bien chaud accompagné d’un morceau de pain et d’une banane.
Maus olhos ! |
Une
petite visite du jardin botanique nous a permis de découvrir les nombreuses
plantes de la région puis nous avons repris la piste pour remonter en forêt
primaire et atteindre le sommet du jour situé à 1476 m ce qui va nous donner
l’occasion d’apercevoir quelques autres sommets environnants sortant de la
brume. Pendant cette ascension Francisco va nous décrire les bienfaits des
plantes médicinales et notamment celle qui éloigne le mauvais œil.
Si
les oiseaux sont toujours aussi nombreux, les fleurs sont aussi présentes et
notamment les Bourdons de singe qui sont de magnifiques plantes composées d’une
tige pouvant aller jusqu’à 2 m de haut et surmontée d’un bourgeon rouge vif qui
laisse apparaître de une à quatre fleurs jaunes.
Autre fleur spectaculaire, le
Bec de perroquet qui mérite parfaitement son nom. Les fruits sont aussi très
présents car il y a de multiples espèces d’arbres dont nous ne pouvons retenir
les noms tellement ils sont nombreux.
Cacao de macaque ! |
Le
retour s’effectue par une descente vertigineuse sur un sentier toujours aussi
glissant et nécessitant parfois une
intervention de la machette et c’est avec un certain soulagement que nous retrouvons
une piste plus praticable et notre 4 x 4 en fin d’étape (650 m).
Descente en pleine jungle ! |
Plus de 6
h se sont encore écoulées aujourd’hui et c’est fatigués mais heureux avec pleins
d’images dans la tête que nous rejoignons notre hôtel pour le repas du
réveillon car nous sommes le 24 décembre.
Feliz Natal !
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