mardi 10 janvier 2017

Mayumba 3 (fin)

31 décembre 2016.

Adieu Mayumba, direction Lambaréné.

Il a plu pendant nos trois jours et nous craignons un peu les franchissements humides que nous allons rencontrer mais de toute façon on n'a pas le choix alors en route.


Ile Tropicale !
Avec l'humidité ambiante, les couleurs du matin sont vives et le décor est toujours admirable. Au hasard du chemin, c'est un mur vert ou alors une "île tropicale" formée par les pelleteuses qui ont soigneusement découpé le terrain.
Notre Dame du Gabon à Loubomo !
Il n'y a pas de circulation et les seuls arrêts sont provoqués par les innombrables contrôles de police ou de gendarmerie.
Ruban bleu, rouge vert !
Les passages délicats sont passés sereinement jusqu'au dernier même si celui-ci  fut l'objet d'un moment cocasse. Un camion renversé juste avant l'endroit délicat nous sert de mise en garde et surtout tout un groupe de locaux travaille ferme enfoncé dans la boue jusqu'aux genoux pour tenter d'évacuer l'eau d'une véritable mare qui occupe toute la largeur de la route. Nous suivons les conseils qu'il nous prodigue à grands renfort de gestes des bras et traversons la "mare" sans encombre.
Attention glissade !
Désormais nous ne quittons plus la route goudronnée et filons rapidement vers Lambaréné mais auparavant une halte à la mission Sindara s'impose. Nous connaissons bien les lieux et pourtant 2 nouvelles découvertes vont nous être proposées. Tout d'abord la chapelle St Joseph est restaurée et elle est accessible.
Chapelle St Joseph à Sindara !
Ensuite, un frère présent sur place, nous emmène à 500 m de la mission pour nous présenter la 2° surprise du moment, une grotte de la Vierge implantée au fond d'un fossé, à cheval sur un petit ruisseau.

Grotte de la Vierge à Sindara !
Maintenant direction les chûtes de Béatrice, oups de l'Impératrice qui sont particulièrement bruyantes car le débit de la Ngounié est élevé.
Chûtes de Béatrice !
Un dernier effort et nous atteignons Lambaréné de nuit. Avant de rejoindre l'hôpital, nous confirmons notre table à la Pleïade qui nous accueillera avec grand plaisir. Décor rouge vif, un service quasiment exclusif pour nous car seuls deux couples viendront manger et encore à tour de rôle. Nous allons passer une très bonne soirée du 31 au calme comme nous  l'apprécions.

Repas du Nouvel an à la Pleïade !
Il est 23 h 30 lorsque nous nous couchons mais un bruit d'orage nous maintient éveillés et il s'agit en fait d'un feu d'artifice tiré sur les rives de l'Ogooué. Nous nous levons donc et nous nous souhaitons la Bonne Année à minuit au cœur de l'hôpital du Grand Blanc de Lambaréné, au bord du fleuve mythique. Il est minuit...Dr Schweitzer. Inoubliable !


Hôpital Schweitzer !
Nous y voilà, 1 janvier 2017. Après cette bonne nuit mémorable rien de tel qu'un petit footing, quel que soit l'endroit du monde, comme tous les premiers Janvier depuis depuis...  (je ne sais plus quand à eu lieu le premier de la série, sûrement un effet secondaire de la doxy). Finir au bord de l'Ogooué puis charger la voiture et prendre la direction de Libreville en laissant derrière soi un endroit que nous avons toujours apprécié et que nous ne reverrons peut-être plus....
Footing au bord de l'Ogooué !
      Bonne Année à tous !

Mayumba 2

Vendredi 30 décembre 2016.

La salle à manger !

Réveil en douceur après une nuit très reposante, la literie est vraiment remarquable. Un bon petit-déjeuner plus tard et nous reprenons la piste pour nous rendre à la plage située du côté de l'aéroport. Ce matin nous avons prévu une promenade en bord de mer et peut-être verrons-nous des animaux à la baignade, on peut rêver !


Nous allons cheminer une bonne heure avant de faire demi-tour non sans avoir profité pleinement de l'océan.
80 km de plages de sable blanc !
Un radeau en bambou échoué nous donne envie de faire la grande traversée mais dès la première tentative il s'avère qu'il ne supporte le poids que d'une seule personne alors adieu notre transat !
C'est encore loin l'Amérique !
Pas d'animaux mais une mer belle et du sable blanc à perte de vue. C'est un joli endroit et cette promenade est très agréable. De retour à l'aéroport nous rejoignons le centre de Mayumba et son célèbre bar de la plage. Si si il y a vraiment un endroit aménagé avec filet de volley-ball et petites tables en bois et nous sommes sûrs que c'est le lieu principal des rencontres et des loisirs car la tenancière de la taverne nous confie que c'est bien ici que les gens se "lavent". Encore une belle expression !
Le bar de la plage !

Mayumba et ses tortues !
Retour à l'hôtel et repos avant un départ vers 15 h pour effectuer notre safari personnel. Pour ce faire nous allons prendre notre propre 4x4 et prendre la direction de Tchibanga sur environ 20 km jusqu'au nouveau carrefour indiquant l'entrée du village de Louboumo. Nous prenons à gauche et nous nous dirigeons vers le village de Mougagara.
Bientôt Mougagara !
A partir de ce moment nous allons parcourir 50 km exactement d'une route bitumée entièrement neuve qui va rester parallèle au bord de mer. Nous commençons par une zone forestière et rapidement nous nous retrouvons en pleine savane où des îlots de végétation composés essentiellement d'arbres viennent rompre la monotonie.
Réhabilitation de villages !
Au détour d'un virage apparaît soudain un ensemble de maisonnettes aux couleurs vives. Un panneau nous indique qu'il s'agit d'un projet de relogement composé d'une vingtaine d'habitation afin d'y accueillir des villageois que nous apercevons effectivement un peu plus en retrait de la route dans leur habitat traditionnel de murs en bois et de toits en tôle. Mais pour l'instant, pas âmes qui vivent dans ces structures neuves ! Bienvenu à Pongar ville nouvelle !

Neige ou sable ?
Nous poursuivons notre route non sans profiter pleinement du paysage très contrasté qui s'offre à nous. Nous progressons le long de lignes parfaitement parallèles constituées de la route en bitume bleu et de ces lignes blanches, des bas-côtés en latérite d'un rouge vif, d'une bande de sable blanc dégagé lors des travaux de terrassement et de cette savane à l'herbe verte.
Bac pour Gamba !
Il est presque 17 h lorsque nous arrivons au bout de ce long ruban bleu, au village de Mougagara. De toute façon il est impossible d'aller plus loin sauf à prendre le bac pour traverser la Nyanga qui donne son nom à la région. Si le coeur vous en dit alors faites la traversée et tenter de rejondre Gamba par la piste mais là c'est une autre histoire !
Eléphant au coucher du soleil !
En ce qui nous concerne nous rebroussons chemin et à partir de maintenant nous allons rouler doucement sur ce même long ruban bleu et observer attentivement la savane autour de nous car c'est le moment que choisissent les grands fauves pour sortir ! Enfin presque ! En fait de grands fauves nous allons quand même apercevoir 3 buffles que nous surprenons juste derrière un bosquet et un éléphant au loin en train de brouter tranquillement.
Zone réhabilitée !
Nous sommes presque au bout du chemin et le soleil attaque déjà sa descente terminale lorsque nous sommes attirés par un bruit de craquement. A deux cents mètres, un énorme éléphant qui nous a parfaitement repérés poursuit son travail de sape pour faire manifestement tomber  un manguier sauvage. Maintenant arrêtés au bord de la route, nous profitons du spectacle pendant 15 bonnes minutes. Parfois le pachyderme stoppe son entreprise de démolition et se positionne franchement face à nous, bouge les oreilles et... se remet au travail.
Mieux qu'une machine !
Il étend sa trompe au maximum vers le haut, l'enroule autour des branches et des lianes et soudain un craquement plus fort que les autres se fait entendre, il vient d'atteindre son but, le manguier s'écroule le recouvrant partiellement, le festin peut commencer.

Le jour va bientôt disparaître mais nous avons pu assister à ce très beau spectacle naturel digne d'un reportage animalier. Nous rejoignons notre lodge pour un dernier dîner et un sommeil plein de beaux rêves car demain nous rentrons mais nous coupons le retour en deux et nous ferons étape à l'hôpital Schweitzer à Lambaréné pour y passer la dernière nuit de l'année 2016.



samedi 7 janvier 2017

Mayumba 1

Nous sommes le 27 décembre 2016 et nous voilà partis pour un dernier périple à travers le Gabon qui nous verra revenir à Libreville l'année prochaine !!!

Direction Mayumba et ses plages de sable blanc. Comme il faut compter près de 750 km nous allons faire le trajet sur 2 jours et passer une nuit à Mouila au km 450.
Parfait port de tête !
Comme d'habitude le plus difficile est de sortir de Libreville puis de parcourir les 70 premiers kilomètres jusqu'à Kango car si la route est globalement correcte des portions sont encore en travaux et nous ralentissent beaucoup.
Pique-nique à l'ombre !
Nous franchissons la ligne de l'Equateur au bout de 2 h 30 environ puis atteignons Lambaréné après 4 heures de trajet. Nous faisons halte peu après, au niveau d'une plantation de palmiers à huile ce qui nous permet de nous éloigner de la route principale et d'être au calme pour la pause pique-nique que nous prenons à l'ombre d'une bâche tendue entre nos deux 4 x 4.

Hôtel le Lac Bleu à Mouila !
Le voyage se poursuit par la traversée de Fougamou baignée par la rivière Ngounié et ses chutes de l'Impératrice puis la ville de Yombi (carrefour stratégique pour aller dans le parc de Loango et la lagune d'Iguéla) et enfin Mouila notre ville étape pour la nuit, elle aussi arrosée par les eaux de la Ngounié. C'est au bord de la rivière justement que nous allons trouver notre hôtel, "le Lac bleu". Les chambres sont simples et suffisamment confortables mais attention aux bruits car les cloisons sont extrêmement minces.

Une promenade dans le quartier Dikongo 1 permet de se rendre compte de l'animation de cette partie de la ville située sur la rive gauche (et non la rive droite selon le Petit F...) de la rivière. De retour à l'hôtel nous prenons notre repas sur place et ne profitons pas comme de bien entendu de la piscine qui a sûrement eu son heure de gloire depuis depuis....


A Ndende !
Après une bonne nuit 2° journée de transfert. Nous quittons Mouila vers 8 h 30 et nous dirigeons vers Ndendé situé à 80 km. Depuis Lambaréné la route est en parfait état et de nombreux tronçons datent d'un an à peine. Après Ndendé encore 90 km supplémentaires et nous arriverons à Tchibanga. Depuis Lambaréné nous avons suivi un cap Nord-Ouest Sud-Est et sommes toujours restés au niveau de la grande plaine baignée par la Ngounié.



De longues lignes droites et peu de forêts auront caractérisé cette partie de l'itinéraire. Maintenant virage à 90° et nous allons devoir franchir plusieurs massifs avant d'atteindre l'océan.
27 km avant Tchibanga !
Sur cette portion, la route neuve s'arrête juste après le contrôle de gendarmerie et un immense tas de gravier signale le début de la piste.
Glissade assurée !
Nous allons mettre une heure pour parcourir cette partie et quelques passages particulièrement boueux nous feront craindre un enlisement. Heureusement quelques traces de véhicules passés avant nous nous aurons permis de faire les bons choix ! Ouf !
Route en parfait état !
Tchibanga est laissé sur notre droite et la route est de nouveau en parfait état. Encore quelques belles lignes droites, une savane parsemée de très nombreux bosquets et un final de cinquante kilomètres en forêt avec de nombreux virages et du dénivelée vont rompre la lassitude qui commence à s'installer car la fatigue se fait sentir.

17 derniers km avant Mayumba !

Rien de telle qu'une bonne piste pour retrouver sa concentration ! Récemment tracée, elle est en parfait état et nous retrouvons avec bonheur ce contraste de couleurs que nous apprécions tant, les verts luisants tropicaux et les dégradés de rouge de la latérite.





La lagune Banio !
Encore un effort et c'est bientôt la fourche à 2 pistes qui se présente devant nous caractérisée aussi par la présence d'une grande croix. Il faut prendre à gauche, rouler sur 1 km environ et c'est l'arrivée au Likwale Lodge qui surplombe la lagune Banio.
Vue de la salle à manger !


Un bâtiment principal servant à l'accueil et à la restauration domine le site et les bungalows situés en contrebas. Une piscine est également à disposition mais les récents orages ont "gâté" l'eau et la baignade n'est pas possible aujourd'hui. On croise les doigts pour les jours suivants.

Après un tel trajet nous prenons possession de notre hébergement. Les chambres sont très spacieuses avec une literie XXL extrêmement confortable pour ceux qui aiment les matelas "durs". La salle d'eau est du même acabit et il est possible de rentrer à quatre sous la douche dont la base est constituée d'un caillebotis en okoumé du plus bel effet.

Plage de sable blanc !
Il est 15 h 30 lorsque nous émergeons de notre phase de récupération. Nous prenons un véhicule et partons à la découverte de Mayumba. A la fourche on prend la piste de droite et nous arrivons rapidement au niveau du nouveau pont qui enjambe désormais la lagune remplaçant ainsi le bac et la centaine de piroguiers qui assuraient les transports des personnes et des biens vers cette cité située sur sa langue de terre longue de 80 km jusqu'au Congo et large de 500 m à 3 km selon les endroits de la côte.


Vue satellite !
Nous commençons par la gauche et une piste de 4 km nous emmène jusqu'à l'aéroport et son complexe hôtelier, enfin ce qui reste de l'aéroport et du complexe hôtelier. En pratique, les avions ne s'y posent plus sauf à titre "privé" et la partie hôtelière n'est plus qu'un ensemble de bâtiments à l'abandon manifestement "gardé" par quelques habitants. Nous profitons du calme du lieu pour rejoindre la plage toute proche et programmons d'y revenir plus longuement.

Demi-tour, retour au centre du village qui est constitué grossièrement de deux routes principales parallèles bordées de quelques boutiques et maquis puis d'une piste qui nous mène à l'extrémité Nord de la langue de terre où se trouvent des maisons de pêcheurs.

Nouveau demi-tour et nous prenons la direction du lodge pour y finir tranquillement cette 2° journée qui nous aura vue parcourir près de 300 km. Une fois sur place nous organisons notre séjour avec le gérant et après quelques inévitables malentendus nous finissons par convenir du programme des 2 jours à venir. Demain tour en pirogue sur la lagune et après-demain promenade sur la plage et safari personnel. 


Jeudi 29 décembre 2016.

Après une très bonne nuit et un petit-déjeuner pris sous la forme d'un buffet (pour des raisons indépendantes de notre volonté nous avons commencé par le sucré et fini par le salé), nous voilà partis pour 4 heures de pirogue sur la lagune Banio. Longue de 80 km environ elle va jusqu'à la frontière avec le Congo voisin.
Tour en pirogue sur la lagune !
Rien de particulier à décrire pour ceux qui connaissent déjà le Gabon où qui sont lecteurs de ce blog. Nous profitons des eaux calmes pour glisser sans secousses et nous croisons de très nombreuses pirogues de pêcheurs qui nous proposent leurs poissons fraîchement sortis de l'eau.
Vente de poissons frais !
Le peu de vent provoque régulièrement un effet miroir qui nous fait confondre le ciel et l'eau s'il n'y avait un poisson ou un oiseau pour venir troubler ces beaux moments. Nous nous arrêtons un instant pour profiter pleinement du calme et peut-être apercevoir un hippopotame ou un lamantin mais ce sera pour une autre fois.
Miroir lagunaire !

Couple de vautours palmistes !
Nous devrions bientôt faire demi-tour lorsque notre guide nous propose d'accoster pour rendre visite à quelques pêcheurs sénégalais. Ce sera une bonne occasion de se dégourdir un peu les jambes !
Cuisine en plein air !

Village de pêcheurs !
Nous débarquons donc et sommes accueillis par un couple en train de nettoyer et préparer une centaine de machoirons tous justes pris dans leur filet posé la veille. Petits poissons longs d'une vingtaine de cm, ils finiront au fumoir pour pouvoir être conservés jusqu'à 3 mois. L'autre méthode de conservation consiste à saler le poisson et à le faire sécher directement au soleil tropical en l'étalant sur une table fabriquée en bambou.


Poisson salé !
Cette visite va nous permettre de rencontrer le chef du village qui va gentiment nous présenter la technique du fumoir dans lequel nous allons d'ailleurs pénétré. Contrairement aux apparences nous ne sommes pas saisis par l'odeur caractéristique qui nous assaille d'habitude près des étalages des marchés mais sentons plutôt les effluves du bois qui brûle. Nous allons même jusqu'à goûter sur place un morceau de poisson en pleine préparation, et bien c'est délicieux car la chair est encore tendre et n'a pas atteint son niveau de sécheresse dû à une déshydratation quasi complète.
Toilettes sèches !
Nous prenons congé de notre hôte et embarquons pour rejoindre le lodge. Sur le parcours nous apercevons de grands "champs" de plantes aquatiques dont nous ignorons le nom. Depuis que nous sommes au Gabon c'est la première fois que nous en voyons, apparemment cette plante doit être endémique de  la lagune de Mayumba. L'embarcation s'approche avec précaution car les tiges peuvent atteindre 1 m mais elles sont souvent plus courtes donc le fond n'est pas loin.
Nénuphars !
Avant de nous déposer à l'embarcadère de l'hôtel, le guide poursuit la navigation pour nous emmener jusqu'à la passe, là où la lagune rejoint l'océan. C'est en endroit dangereux pour les bateaux et il faut savoir manœuvrer pour sortir ou rentrer en toute sécurité. Il nous dépose sur la langue de sable juste avant le passage délicat et nous traversons au sec les 200 m qui nous séparent de l'Atlantique. C'est une impression de bout du monde !
Échassier sur son nid !
Nous revenons à l'embarcation en marchant le long de la plage et passons de l'eau salée à l'eau douce sans nous en rendre compte.
Entre mer et lagune !

Attention dans la passe !

Une dernière petite frayeur avant de monter dans le bateau au moment où le sable se dérobe subitement sous nos pieds. Nous en sommes quitte pour un short et une chemise mouillée !
Retour sur le lodge pour un après-midi de repos et une bonne surprise : la piscine est de nouveau opérationnelle ! Que demander de plus ? Rien !
Bain bien mérité !