jeudi 14 avril 2016

Dernière journée au Cap !

Après un bon petit déjeuner nous nous préparons pour notre dernière journée à Cape Town. Aujourd’hui le cœur de la visite sera la prison de Robben Island mais auparavant nous souhaitons voir la ville elle-même aussi décidons nous de partir à pied de l’hôtel puis de prendre un taxi.
De Sea Point à Bo-Kaap !
Nous rejoignons la route supérieure qui passe en contrebas de Signal Hill et qui va nous servir de fil conducteur pour atteindre le quartier de Bo-Kaap. Au bout de trente minutes de marche, la chaleur devenant plutôt importante, nous profitons du passage d’un taxi pour le prendre et gagner un temps précieux et réparateur. Le chauffeur, devrais-je dire, la taxi woman, est très sympathique et conduit une vieille Mercedes 200 des années 80 intérieur cuir encore très confortable. On souhaite aller au quartier malais qu’elle nous présente rapidement et surtout elle nous indique le circuit à faire pour profiter au mieux de cette partie typique de Cape Town. Décidément les sud-africains sont définitivement des personnes serviables et porteur d’une bonne humeur permanente.

Tout en couleurs !
Comme prévu, elle nous dépose à l’angle de Wales et Bruitengracht Street et nous démarrons la visite de ce quartier pittoresque appelé Bo-Kaap. Signifiant « au-dessus du Cap » en afrikanns, il se situe donc non loin du centre ville sur les flancs de la montagne de Signal Hill. Il abrite une forte concentration de descendants de populations originaires de l’actuelle Malaisie, d’Inde et d’Indonésie.

Vue de Bo-Kaap !
Sa particularité réside dans la présence de nombreuses rues pavées et surtout de maisons peintes de couleurs pastel et de mosquées dont l’architecture rappelle bien sûr celle de l’Asie du sud-est. Nous évoluons dans un ensemble très coloré et particulièrement escarpé mais la récompense est au bout du chemin car bientôt nous avons une vue imprenable sur Table Mountain.
Façade victorienne !
Nous redescendons Longmarket Street pour revenir vers le centre ville, passons par la cathédrale St Georges puis flânons sur St Georges Mall tout en architecture victorienne. Encore un effort et nous nous retrouvons au milieu des tours modernes du Centre de conférence international.
Vue depuis le Centre de conférence !
Il est temps de se diriger vers les docks en longeant le canal car nous avons rendez-vous à 13 h au Nelson Mandela Gateway pour prendre le ferry pour l’île de Robben Island. Nous profitons d’un moment de répit pour nous restaurer assis dans de confortables fauteuils avec vue sur le port et juste avant l’embarquement nous faisons une rapide visite du musée de l’Apartheid.
Robben Island !
Il serait trop long de traiter ce sujet mais il me semble important néanmoins d’en rappeler quelques notions. Si la ségrégation raciale a toujours existé, elle a atteint un niveau exceptionnel quand on songe à la mise en œuvre d’une véritable politique régie par des lois il y a à peine 70 ans. C’est en 1948 que la législation Sud-africaine grave dans le marbre, pour ne citer que quelques exemples, l’interdiction des mariages mixtes, la création de zone urbaine distincte, la classification de la population (blanc, noir, coloured, indiens), la délivrance de laissez-passer pour permettre aux noirs de passer dans des quartiers blancs pour travailler ou encore la délimitation de lieux publics distincts. Il faudra attendre les années 1990 pour que soient abolies la majeure partie d’entre elles, il y a donc à peine 25 ans.

Embarquons maintenant pour l’île de Robben Island où nous allons procéder à notre internement dans l’une des prisons les plus célèbres au monde qui a vu passer bon nombre de personnes dont le très prestigieux Nelson Mandela.
Entrée de Robben Island !
La mer est calme et d’un bleu profond et 45 minutes sont nécessaires pour effectuer la traversée et atteindre une île plate, désertique, soumise à tous les vents de l’océan. Distante de 7 km de Cape Town et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, Robben Island a été utilisée comme prison, léproserie, hôpital psychiatrique et poste militaire de défense. On accoste directement devant l’entrée principale puis un guide s’approche pour nous expliquer le déroulement de la visite. Un parcours au sein de la prison elle-même puis un tour en bus de l’île.
Chacun son passage !
C’est parti pour 1 h de présentation des conditions de détention avec circulation dans les divers bâtiments et quelques haltes au cours desquelles notre guide, un ancien prisonnier, s’attache à décrire quelques points particuliers comme la séparation des internés en fonction de leur race (les noirs ont une ration alimentaire plus petite), les conditions de visite (1 fois par 6 mois pour les « politiques ») et bien sûr la place des prisonniers particuliers comme Nelson Mandela, « Madiba », matricule 46664, dont nous verrons la cellule. Il va y passer 18 ans avant de rejoindre la prison de Pollsmoor pour 9 années supplémentaires.
La cellule de "Madiba"
Fichage des prisonniers !

Le témoignage de cet ancien prisonnier est fort intéressant et les pointes d’humour qu’il apporte à son discours dédramatisent la description des dures conditions d’existences qu’il a lui-même vécues. Vérité et réconciliation semblent avoir réussi.

Nous enchaînons, sans jeu de mot, par le tour en bus qui nous permet en 20 min de découvrir ce qui subsiste des épisodes de l’histoire de cette île comme les carrières de chaux du XVII° siècle, la tombe de Hadije Kramat, prince indien, qui mourut en 1755, la chapelle et son presbytère du XIX° siècle, un petit phare et l’église des lépreux.



Nous venons de vivre un grand moment au milieu de l’Histoire et le retour sur le continent nous ramène rapidement à l’instant présent lorsque nous apercevons les docks, la grande roue et toute la vie fourmillante du Victoria et Alfred Water Front.
Victoria et Alfred Water Front !


Un dernier verre dans cet endroit plein de vie avant qu’un taxi nous dépose à l’hôtel. Demain on se lève de bonne heure pour attraper un avion pour Johannesburg où nous prendrons dans la foulée notre vol suivant direction le Zimbabwe et ses chutes Victoria. On se reposera plus tard ! 

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