dimanche 13 novembre 2016

De Moanda au parc de la Lékédi

Jour de la Toussaint 2016.

Parc de la Lékédi !
Après ce voyage en train de nuit relativement confortable, nous sommes désormais pris en charge par la société SODEPAL qui gère le parc privé de la Lékédi.

Industrie du manganèse !

transport du manganèse depuis la mine !










Dès la sortie de la gare nous passons devant les installations industrielles d'extraction du manganèse car nous sommes ici au cœur de la région minière de Moanda. Découvert en 1951, le gisement est exploité depuis 1962.

Pendant trente années le manganèse sera transporté grâce à un téléphérique de plus de 70 km qui reliait alors Moanda à Mbinda en république du Congo d'où il rejoignait ensuite  le port de Pointe Noire en train. La construction du Transgabonais permet désormais au Gabon d'être totalement autonome.
L'auberge du Mont Moanda !
Moanda - fontaine publique !

Après environ 15 km nous arrivons au centre de Moanda et quittons la nationale 3 pour nous diriger sud-ouest vers la ville de Bakoumba où se situe notre site d'accueil pour les visites.




Il nous reste 50 km à faire dont une bonne vingtaine de piste en latérite aussi nos chauffeurs nous proposent une petite halte technique juste à la sortie de la ville dans une petite auberge sise au pied du mont Moanda. C'est une escale bien agréable et elle sera l'occasion de prendre en photo de très nombreuses variétés de papillons.

Papillon !
Nous reprenons la route et nous retrouvons un paysage de forêt tropicale dont la luxuriance est mise en valeur sous l'effet de la pluie. La route goudronnée fait bientôt place à la latérite et après les belles lignes droites du début de parcours nous faisons maintenant de la montagne russe. Nous apercevons bientôt le panneau de la SODEPAL qui indique l'entrée du parc mais il nous reste encore 8 km à parcourir.
Entrée du parc !

Eglise de Bakoumba !

Maquis !
8 h 30. Enfin nous arrivons à Bakoumba et après avoir rapidement pris possession de nos chambres nous investissons la salle à manger extérieure pour prendre un réconfortant petit-déjeuner.
Petit-déjeuner de bienvenue !




Prêt pour un plongeon ?
La structure d'accueil est plutôt pas mal mais comme souvent le manque d'entretien est flagrant et on se met à imaginer combien le site devait être agréable quelques années auparavant. Piscine, cours de tennis, jeux pour enfants et même un vivarium ont eu leurs temps de gloire mais ça c'était avant...

Hotel Impala !
On n'est pas là pour le farniente et il est déjà 10 h quand nous embarquons en 4 X 4 pour les premières visites de la matinée. Nous sommes 8 à monter à l'arrière du pick-up et il n'y a que 6 places assises de prévues, qu'à cela ne tienne, deux fauteuils en osier sont immédiatement apportés et dorénavant je vais être au plus prêt du spectacle "confortablement" assis au ras de la caisse. Au programme un petit safari et le pont des chimpanzés.

Départ en safari !

Autrefois traversé par le fameux téléphérique, le parc est un bel exemple de reconversion de site industriel. Entièrement fermé il fait environ 14 000 hectares et est composé de modules que nous rejoignons par des pistes et des barrières fermées que nous devons franchir les unes après les autres. Il y a même des zones protégées par des clôtures électrifiées, on se demande bien pourquoi ? Au cœur du parc est même en train de se construire un ensemble de bâtiments destiné à la mise en oeuvre d'un projet de formation d'éco-gardes.
Accès aux modules !
Il faut aussi savoir qu'une activité de pisciculture a été mise en oeuvre et que le parc produit ainsi du Tilapia grâce à des étangs en nombre et à une température élevée toute l'année.

Elevage de tilapias !
La début du circuit se déroule tranquillement et les premiers animaux à apparaître devant nous sont des impalas, antilopes non autochtones importées de Namibie;  nous pouvons les approcher facilement et manifestement notre présence n'a pas l'air de les déranger. Nous poursuivons la visite et notre chauffeur nous emmène cette fois près des buffles qui ne nous manifestent que peu d'intérêt, tant mieux cela permet d'être au plus près d'eux et de profiter d'un spectacle vivant dont nous ne nous lassons jamais.
Impalas !

Buffles !

Même pas gêné !
Enfin derniers animaux à apercevoir, des potamochères, mais là c'est une grosse déception car les pauvres sont encagés. Bien sûr l'enclos semble suffisant mais quel dommage ! Nous aurions préféré les voir en liberté même s'ils devaient être plus loin de nous.
Potamochères enfermés !
Et maintenant le clou du spectacle de la matinée, le fameux pont métallique au dessus de la canopée qui doit nous permettre de voir les chimpanzés dans leur milieu naturel. Et pour les voir dans leur milieu naturel et bien on va très bien les voir !

On aurait du se méfier !

365 m de pont en métal !
Construit avec les câbles de l'ancien téléphérique, c'est le plus grand pont suspendu du Gabon, Long de 365 m, il passe au-dessus de la vallée de la rivière Mouila qu'il surplombe de 30 m en son point le plus haut.
Jusqu'ici tout va bien !
Nous pénétrons tout d'abord dans le premier enclos fermé qui permet d'accéder à la structure métallique puis en colonne nous accédons à cette majestueuse passerelle que nous allons emprunter, le guide nous récupérant à son extrémité opposée. Nous avançons d'une dizaine de mètres et le pont s'élève progressivement par rapport au sol lorsque nous passons au-dessus de la clôture qui permet de garder les primates dans leur zone protégée. Les chimpanzés sont d'ailleurs rassemblés près de ce grillage car les éco-gardes leur ont apporté des bananes qu'ils dévorent avec appétit. De la sorte nous sommes juste à leur verticale, 2 à 3 mètres au-dessus et nous pouvons alors les photographier en toute tranquillité. 
Pique-nique en famille !

Chimpanzé tranquille !
Chimpanzé gourmand !

Y-a un problème ?
il va y avoir un problème !
Pour une raison que j'ignore toujours, il y a néanmoins un mâle grisonnant, nommé Tarzan, qui s'agite particulièrement en vociférant et en tapant le sol avec un bâton. Du haut de notre perchoir, la scène est cocasse et ferait presque rire jusqu'à ce que l'individu mal luné prenne son élan et... réussisse à s'accrocher à la passerelle. Inutile de dire que personne ne rit plus car, toujours en criant, le primate bondit avec une aisance déconcertante pour se retrouver en une fraction de seconde au milieu du groupe sur le pont. Affolement compréhensif, petit mouvement de panique et pendant ce temps le chimpanzé toujours énervé évolue parmi nous, nous évite avec adresse et finit par se calmer.


Mais il est où ?

Le groupe est désormais séparé en deux et je me retrouve à devoir rebrousser chemin avec Yannie tandis que les autres membres poursuivent la traversée en se demandant si le singe ne va pas revenir vers eux. Le primate semble calmé et "joue" un peu avec nous en revenant dans le dos de Yannie qui me fait face à environ 5 m. Une fois de plus il l'évite sans effort en s'agrippant au bord du pont pour se retrouver alors face à moi. Je décide de lui tourner le dos et il passe également à côté de moi sans me toucher. Il est très "joueur" car il me fait de nouveau face. Je me retourne encore une fois et rejoins Yannie qui fait alors aussi demi-tour. C'est ainsi que nous reprenons le chemin du retour et je ne me doute pas encore que le singe nous suit tranquillement avant de sauter du pont pour nous doubler en marchant sur la terre ferme et rejoindre la sortie du parc car la porte est entrouverte et il a du la repérer.

Vers la liberté !
Pour le chimpanzé, c'est la voie vers la liberté qui s'offre à lui aussi d'un mouvement d'une grande violence il ouvre le portail métallique qu'il claque contre la clôture et sort de la zone protégée, à lui les grands espaces de la forêt tropicale. Mais il n'en a pas encore fini car la vue du pick-up garé juste devant la porte a le don de le remettre en colère et il se jette sur le plateau arrière sur lequel il tente d'arracher les sièges, pauvres fauteuils en osier ! il en projette un à terre et s'enfuit avec le deuxième non sans avoir également chapardé le chapeau et le gilet de Yannie restés à l'arrière du véhicule. Heureusement que le guide a eu la présence d'esprit de mettre à l'abri nos sacs dans la cabine !

Nous profitons de la fuite du chimpanzé qui s'est éloigné d'une cinquantaine de mètres pour rejoindre le 4 x 4 et nous y enfermer. Un éco-garde appelé à la rescousse parvient à calmer notre Tarzan mais c'est insuffisant pour le convaincre de rentrer dans son enclos, il laisse sur place fauteuil en osier, chapeau et gilet et cette fois s'enfuit définitivement. Nous partons maintenant récupérer les autres membres du groupe.
Qu'il est long le pont !
Pendant ce temps les autres compères ont poursuivi "tranquillement" leur interminable traversée et ont pu admirer la canopée enfin peut être pas complètement tranquillement car arrivés au bout du pont nous les retrouvons très silencieux près de la porte de sortie qui est fermée à clé en attendant le guide. Ils sont donc encore dans la zone protégée et nous apercevons nettement deux chimpanzés le long de la clôture à environ cinquante mètres d'eux. Nous comprenons mieux leur attitude calme et les minutes précédant leur délivrance ont du paraître bien longues comme la traversée d'ailleurs.
Un peu de canopée !

Tout est bien qui finit bien !

Il est temps de reprendre le chemin de l'hôtel que nous atteignons vers 13 h et vous imaginez sans peine le sujet de discussion que nous allons avoir tout au long du repas. 

14 h 30. les héros reprennent la route de l'aventure et se séparent, cette fois volontairement, en 2 groupes pour des raisons de logistiques. L'un va se rendre à l'île aux gorilles et l'autre va essayer de rencontrer les mandrills. En ce qui concerne les gorilles, le projet repose sur un partenariat initié en 1987 entre le Gabon et la fondation britannique Aspinall dont l'objectif est la protection des espèces menacées. A ce propos elle a également un projet majeur au Congo voisin. Quand aux mandrills, il s'agit d'un projet avec le CNRS qui étudie cette population de primates en ayant notamment pu poser sur 3 d'entre eux des colliers émetteurs ce qui permet de les géolocaliser et de les approcher.

Géolocalisation des mandrills !
Je suis du côté des mandrills et malgré de nombreuses tentatives nous ne pourrons jamais les approcher. Il semble qu'ils soient sortis de la zone qui nous est accessible, dommage ce matin ils ont été aperçus par les autres visiteurs du parc. J'espère que l'équipe "gorilles" aura plus de chance. Il est 16 h 30 quand nous reprenons le chemin du retour et le guide nous propose de nous rendre aussi sur l'île aux gorilles car nous avons encore le temps. 
Embarquement !
Nous quittons bientôt la piste principale et descendons à travers la savane jusqu'à atteindre la lisière de la forêt, là nous partons à pieds et progressons le long d'une sente qui nous conduit plus bas au bord d'une rivière où se trouve amarrée une barque. Nous montons à bord et le guide nous approche en douceur de la zone qui abrite les grands singes. Ils s'agit d'une île crée artificiellement suite à la réalisation d'un barrage. De la sorte les gorilles disposent désormais d'un sanctuaire et comme les éco-gardes leur apportent régulièrement des compléments alimentaires, ils ne sont pas trop farouches et se laissent approcher. Nous gardons bien sûr nos distances et il est hors de question d'aborder sur leur territoire. 
Végétation luxuriante !
Il nous faut à peine cinq minutes de navigation pour apercevoir leur terrain de jeu et bientôt des bruissements de feuilles attirent notre attention. Depuis le temps que j'en rêvais, j'aperçois enfin le grand singe. Après le chimpanzé du matin, voici le géant des primates impressionnant de puissance.
Enfin le grand singe !


Gorille !

Gorille !
Nous pouvons en apercevoir trois très distinctement car notre guide a eu la bonne idée d'amener des bananes. Pendant le festin d'autres singes apparaissent mais ils devront attendre leur tour, il s'agit de Cercopithèque Cephus dit "Moustac" à cause de leur moustache blanche ou bien de Cercopithèque Nictitans ou "Clown" pour leur magnifique nez blanc. 
Le clown !
Moustac !

Nous pourrions rester des heures devant un tel spectacle mais il faut quand même penser à rentrer. En remontant le sentier le guide attire notre attention sur une carcasse de pangolin géant qu'une panthère a dévoré ce matin, rassurant !
Carcasse de pangolin géant !
Le premier groupe a aussi pu voir les gorilles et il est déjà à l'hôtel lorsque nous y parvenons à notre tour. Pour l'anecdote il a fallut déménager une famille dans un autre logement car à 18 h toujours pas d'eau et d'électricité de disponible,

Un bon dîner et tout le monde au lit de bonne heure car depuis lundi 19 h nous n'avons pas beaucoup dormi et demain nous avons une longue journée puisque nous allons rejoindre l'autre parc situé à près de 200 km. 

La nuit devrait être bonne mais les fortes émotions de ce jour vont sans doute un peu perturber le sommeil et certains vont sûrement rêver de Tarzan ou .... de Jane.



2 commentaires:

  1. Reportage génial 👍 nous y sommes allés ce WE, hélas plus de gorilles mais la découverte des mandrills nous a épaté. Nous avons fait deux sorties et gardons que de bons souvenirs de l'endroit. En tout cas j'ai vraiment pensé à vous avec le reste à tête avec le chimpanzé lorsque j'étais sur le pont ...

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  2. Super récit !!! Pouvez vous le donner une estimation du budget nécessaire pour effectuer votre séjour.

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